A priori le jeu n'avait rien de très attirant : un bel hommage aux jeux des années 90, avec cela-dit de très beaux graphismes. Mais les mouvements paraissent assez raide, l'action un peu lente et tout cela semblait décidément bien classique.
Et puis j'ai vu un speed run... et j'ai cru voir un jeu différent : la lourdeur s'était effacé et tout était si rapide, si fluide. Les mouvements étaient gracieux et précis, les inputs s'enchainent à toute vitesse, si bien qu'on aurait pu confondre ça avec un jeu de rythme.
Les bases
Volgar the Viking est un jeu de plates-formes action en 2D disposant d'une palette de mouvement relativement simple : sauter, attaquer avec l'épée, jeter une lance et faire une roulade. Ajoutez à cela la possibilité de faire des doubles sauts et d'attaquer en bas pendant un saut, et vous avez l'intégralité des mouvements du personnage.
Chaque niveau contient des coffres, qui permettent à notre guerrier nordique de disposer d'un meilleur équipement. Ces améliorations sont progressives et on aura toujours dans l'ordre un meilleur bouclier, puis un casque et enfin la très puissante épée de feu. Se faire toucher aura pour effet de faire perdre une partie de son équipement à notre personnage, ce qui rend chaque erreur très punitive. Il faudra donc effectuer une partie quasiment parfaite pour arriver au boss avec l'épée enflammée et espérer le vaincre plus rapidement.
Le jeu est difficile, mais il n'y a pas d'aléatoire, et on ne peut mourir que si on a fait une erreur. Les niveaux et les ennemis apparaissent toujours au même endroit, ce qui permet d'apprendre par les mouvements à effectuer. Certains passage deviennent ainsi des automatismes une fois qu'on les a appris, et il suffit de répéter les input toujours au même moment, comme si l'on lisait une partition.
Des cancel par milliers
Les actions paraissent à première vue limités, d'autant qu'il n'y a pas d'air control et que les mouvements du personnage sont très raides. Pourtant, les possibilités offertes deviennent énormes lorsqu'on commence à les combiner et à les enchainer. A titre d'exemple, il sera possible d'effectuer une roulade (plus rapide que la course), annuler la fin de l'animation en jetant une lance, et annuler la fin de l'animation de la lance par une autre roulade. Cette technique permet de se déplacer beaucoup plus rapidement qu'en marchant, et le jeu devient beaucoup plus dynamique.
La lance mériterait aussi un chapitre à elle seule : en plus d'être un projectile elle peut aussi se planter dans n'importe quelle mur et servir de plateforme. Il est donc possible et même obligatoire de créer ses propres routes dans certains niveaux pour atteindre des endroits trop haut placés. On peut par exemple escalader un mur en effectuant enchaînement suivant : saut -> lance sur un mur -> double saut pour atterrir sur la lance que l'on vient de jeter.
La raideur des mouvements permet également des choses intéressantes, et il est possible de démarrer une roulade juste au bord d'une plate-forme pour pouvoir "flotter" pendant quelques pixels dans le vide, puis d'effectuer un saut, enchaîné avec le double saut pour atteindre des distances beaucoup plus importantes qu'avec un saut classique.
Un jeu exigeant
Après avoir expliqué tout ça, je tiens tout de même à préciser qu'il est totalement inutile d'utiliser toutes ces techniques pour en venir à bout ! Durant les premières parties, Volgarr se joue comme un jeu de plateformes bien difficile mais classique : on apprend les niveaux, on meurt et on recommence. Je dirais qu'il faut compter entre 5 et 10 heures pour en voir la fin suivant votre expérience des jeux de plateformes.
Pour prolonger la durée de vie, on peut passer à des choses plus intéressantes comme le terminer d'une seule traite ou essayer d'obtenir les fins alternatives. Il existe en effet des niveaux cachés (le Valkyrie Path) qui pourra être déverrouillé en obtenant des vies spéciales pouvant être gagnées dans les coffres. Une fois l'équipement maximum obtenu, le 3e coffre ouvert offrira ainsi une seule de ces fameuses vies.
Il faudra donc maîtriser parfaitement les niveaux de base pour pouvoir récolter ces objets et ainsi obtenir un ou deux essais dans cette route alternative bien plus difficile que le chemin normal. On regrettera juste que les boss soient les mêmes quelque soit le parcours emprunté, ils ne poseront donc plus aucune difficulté une fois leurs patterns assimilés et ne constitueront donc aucun challenge dans le Valkyrie Path.
En conclusion
Volgar the Viking est encore un jeu de plates-formes à l'ancienne, mais il est de très bonne facture. Sa difficulté est contrebalancée par des mécaniques claires et l'absence d'aléatoire qui permet d'apprendre des passages par cœur.
Les contrôles sont simples, mais les possibilités de cancels offertes rendent la maniabilité incroyablement plaisante malgré la raideur des sauts.
Pour ne rien gâcher, la musique est excellente et la durée de vie est rallongée par des niveaux cachés ainsi qu'un bon potentiel en speed run.