Sur la page Steam, l'un des commentaires résumait ce jeu par "Outer Wilds chez les Romains". Il n'en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité.

The Forgotten City est un jeu d'enquête composé en majorité par des dialogues et de l'exploration. Le pitch me semble plutôt séduisant :

A la suite de quelques péripéties que je vous laisserai découvrir, notre protagoniste parvient dans les ruines souterraines d'une ancienne cité perdue. Après avoir franchi un tunnel temporel, on se retrouve dans le passé de cette cité, à l'époque de la Rome Antique. Les habitants y sont prisonniers, mais vivent au sein d'une petite communauté. Une seule loi y est appliquée : la règle d'or, soi-disant d'origine divine et signifiant que quiconque commet le moindre péché condamnera immédiatement tous les citoyens à mort.

On est ainsi amené à explorer les lieux et à interroger chaque personne pour répondre aux nombreuses questions qui vont très vite s'accumuler. Est-ce que la règle d'or est bien réelle ? A-t-elle été dictée par les dieux ? Est-il possible de fuir cette cité ? Et surtout, on devra trouver comment briser la boucle pour revenir à notre époque... À l'instar d'un Outer Wilds, Death Loop ou 12 Minutes, il faudra revivre encore et encore la même journée et discuter avec chaque habitant jusqu'à découvrir comment progresser. Petite originalité toutefois : notre personnage voyage dans le temps en conservant les objets en sa possession, ce qui nous évite les actions répétitives, comme de devoir récupérer une clé 50 fois. Cela autorise également quelques fourberies comme la possibilité de voler en boucle le coffre d'un même marchand afin de bénéficier d'une quantité argent infinie.

The Forgotten City comporte en effet un côté bac à sable. On peut escalader un peu partout sans que l'on sache toujours si ça a été prévu ou si l'on a abusé de la physique déglinguée du jeu. Et si cet aspect amateur donne l'impression de jouer à un Skyrim bidouillé, c'est parce que c'est le cas car The Forgotten City est un remake d'un mod très populaire du même nom. Cela explique notamment pourquoi les personnages nous regardent avec des yeux aussi vides et pourquoi il existe une touche de déplacement furtif qui ne semble pas avoir la moindre utilité. Mais ce petit côté amateur n'a rien de gênant. Les décors impressionnent et la cité est absolument passionnante à explorer. Les pistes de recherche sont nombreuses et chaque citoyen offre une nouvelle opportunité de rajouter une ou deux tâches à notre liste.

Toutefois, le jeu ne se contente pas de nous offrir de la bête résolution de quêtes et parvient également à aborder des sujets philosophiques. On s'interrogera principalement sur ce qui constitue la nature d'un péché. Les habitants ont tous leur avis et leurs explications sont loin de toujours convaincre, mais elles ont le mérite de nous faire réfléchir sur la question. Ce débat est d'autant plus intéressant que le jeu utilise le décalage entre la moralité à l'époque romaine et à l'époque contemporaine. En plus de tout ça, le scénario se révèle très prenant. Les twists dans l'histoire ne manquent pas et les surprises sont nombreuses. Hélas, j'avoue que je n'ai pas reçu la même claque qu'en jouant à Outer Wilds, mais l'aventure m'a captivé d'un bout à l'autre. Au terme d'une dizaine d'heures, j'ai pu assister à une "true ending" très généreuse et j'en suis ressorti parfaitement satisfait.