Un chat perdu dans un univers cyberpunk, ça peut ressembler à un pitch magique pour pondre un jeu qui se vend sans effort. Pourtant, Stray n'a pas succombé à la facilité et la réalisation est d'une qualité suffisamment rare pour figurer sans hésiter parmi les meilleurs jeux de 2022.

Stray est un jeu d'aventure que l'on pourrait classer dans la catégorie des "cinematic platformer", comme a pu l'être par exemple Limbo. On alterne des passages de plateformes, de puzzles et d'exploration sans que ceux-ci soient trop difficiles et l'accent est principalement axé sur l'ambiance. La grosse particularité de Stray ? Il nous met aux commandes d'un chat.

Le chat est probablement la créature la plus populaire d'internet. Comment expliquer qu'en incarner un puisse être original dans le monde du jeu vidéo ? Certainement parce qu'un chat, ce n'est pas facile à animer et celui-ci l'est parfaitement ! Si vous êtes du genre à pousser des petits cris stridents à la seule vue d'un chaton qui se roule par terre, Stray saura vous accrocher directement. Il est difficile de ne pas s'émouvoir dès le début de l'aventure devant un groupe de boules de poils qui se câlinent, se taquinent ou se promènent tranquillement en sautant agilement d'un endroit à un autre.

Hélas, après une chute presque fatale, notre prochagoniste se retrouve plongé dans l'obscurité d'une ville post apocalyptique. Rassurez-vous, il est toujours aussi mignon et je n'ai pas cessé de m'émerveiller devant la quantité de détails et animations qui prouvent que les développeurs ont passé leurs journées en compagnie de chats. Et l'un des atouts de Stray, c'est que jouer un félin n'est pas simplement un gimmick, ça vient également marquer sans arrêt le gameplay.

Pour progresser, on nous demande de faire ce qu'on appelle dans le jargon technique des "trucs de chats". Les déplacements sont beaucoup tournés vers l'escalade et on s'habituera bien vite à regarder en l'air plus souvent que d'habitude. Grâce à notre petite taille, certains éléments du décor ne nous bloquent pas. Une barrière n'est pas un mur infranchissable dans Stray, on peut simplement passer à travers, ce qui a suffi pour bousculer mes réflexes de joueur. On doit aussi changer d'état d'esprit pour résoudre des énigmes. Non, un chat ne va pas chercher des interrupteurs ou déplacer des caisses, il va grimper sur des machins et griffer des trucs !

Et puis soyons honnêtes... C'est vraiment trop cool d'être sans gène, de rentrer chez les gens, de monter sur leurs meubles, de déchirer leur tapis, de marcher sur un clavier d'ordinateur et de pousser des objets dans le vide... Encore une fois, l'animation est incroyable et on peut découvrir des détails durant tout le jeu, comme ce petit bruit lorsqu'on atterrit après un saut ou ces oreilles qui bougent quand le chat observe les environs.

Et heureusement que ce personnage est si mignon, car le monde que l'on traverse ne l'est pas du tout. Les graphismes sont absolument magnifiques, mais ils dépeignent un futur bien déprimant comme on les aime. On sera principalement amené à parcourir une cité dystopique plongée dans l'obscurité, majoritairement en ruine et glauque à souhait. Les humains ont disparu et une civilisation de robots les a remplacés, tentant d'imiter leurs habitudes sans toujours les comprendre.

Pour retrouver le soleil et fuir cette ville en déclin, le petit chatventurier va devoir aider certains personnages et observer des parcelles de leur existence. Même s'il est probablement trop impliqué pour un chat, j'ai aimé découvrir toutes ces bribes d’histoires en toile de fond bien qu'elles soient souvent déprimantes. L'exploration est passionnante, on a envie de tout visiter et les surprises rencontrées valent le coup. Après 4 ou 5 heures de jeu et une fin qui fait un peu pleurer, j'en aurais voulu plus ! Mais je préfère de loin une aventure courte aussi qualitative qu'un gameplay fade qui traine en longueur.