En théorie, Loretta a tout pour me plaire. Il s'agit d'un thriller très focalisé sur la narration. Il nous met dans la peau de Loretta, une femme au foyer vivant dans une ferme des États-Unis dans les années 40. Loretta a commis un crime, on apprendra pourquoi en découvrant son passé et en l'aidant à enquêter sur les mystères laissés par son mari.

Loretta rêvait d'un autre destin que de déménager à la campagne pour vivre des journées monotones pendant que son mari la trompe. Lorsqu'elle décide de passer à l'action et de rependre sa vie en main, elle n'y va pas de main morte et se retrouve prise dans une spirale de violence. Le jeu nous titille constamment en nous proposant d’interagir avec des objets tranchants ou empoisonnés, faisant petit à petit monter la tension. On sait que des choses graves peuvent arriver à tout moment.

Seulement cela pose deux soucis. D'une part, je ne me suis jamais réellement attaché aux personnages. Si on peut sans effort penser que son mari mérite de mourir, il m'est tout aussi difficile de ressentir de la sympathie pour Loretta. Bien qu'elle soit entourée de gens véritablement répugnants, Loretta est loin d'être un modèle de bienveillance et ses décisions sont bien souvent contestables. Très souvent, le jeu nous donne des choix de dialogues et je n'avais envie de prononcer aucune des phrases proposées. Et malheureusement, montrer le récit d'un passé tragique ne suffit pas à me donner de l'empathie pour quelqu'un.

L'autre soucis, c'est le gameplay. Je sais bien que ce n'est pas très important dans ce genre de jeux, mais je trouve ici qu'il agit comme un frein plutôt que d'être absent. On interagit avec le monde de la même manière que dans un point & click, mais dans Loretta, on ne sait pas ce qu'on doit faire pour progresser. On va donc se promener et utiliser des objets pour découvrir ce qui se passe. Il est difficile de prévoir quelles seront les conséquences de nos actes. Nos actions ne sont donc motivées par rien, on avance au pif complet et on découvre après avoir agit à quoi elles servaient.

C'est dommage, car je trouve que la narration est très réussie. Le style graphique fonctionne, l'enchainement des scènes est original et globalement le jeu est plutôt prenant ! Le contexte et la protagoniste sont très originaux et j'étais enthousiaste à l'idée de découvrir cette époque. Malheureusement, après avoir testé Burnhouse Lane récemment, il faut bien avouer que Loretta ne tiens pas la comparaison. Peut être qu'il aurait fallu que j'essaye d'obtenir une fin différente, mais je ne saurais pas lesquels des choix importent et je n'ai pas le courage de tout recommencer. Bien que l'histoire nous soit raconté d'une manière intéressante, elle ne m'a pas satisfait. Si on ajoute à ça les personnages détestables et le gameplay bancal, il ne reste pas grand chose pour me donner envie de pousser mon exploration plus loin. Cependant je vous le recommande tout de même car ce n'est pas un mauvais jeu et peut être qu'il vous touchera plus que moi.