7 mars 2022

Infernax

J'ai envie de dire : "encore un" ! Car on ne peut pas dire que les jeux de plateformes inspirés par la période des consoles 8 bits soient rares. Mais tant qu'ils sont bons, je ne vais pas m'en plaindre, surtout que je suis en général plutôt client du genre.


Je vous avais présenté brièvement Cyber Shadow l'an dernier, un jeu sympathique, court et bien réalisé. Infernax fait la même chose, à savoir copier l'essence d'un jeu culte de la période 8 bits et lui injecter des graphismes et des mécaniques plus modernes. Pour sa part, Infernax s'inspire grandement de Castlevania 2. C'est un metroidvania dans un monde relativement ouvert, avec des monstres plus dangereux la nuit et des boss à dérouiller dans des châteaux placés aux 4 coins de la map. Je trouve qu'on vit dans une époque formidable et une petite bande de développeurs indépendants est désormais capables de proposer mieux qu'un classique de la NES. On sent que 35 ans de game design sont passés par là, car beaucoup de défauts de l'ancêtre ont été gommés dans ce jeu.

Comme tout jeu rétro, Infernax est difficile, c'est un fait. Mais il parvient à se montrer assez équitable et les morts rageantes qu'il va déclencher ne viennent pas effacer des heures d'effort. Cela est dû notamment à la présence régulière de points de sauvegardes et à la taille plutôt modeste des donjons. Si la progression devient trop frustrante, il est toutefois possible d'activer à tout moment le mode "casual" qui permet de conserver tous les objets, XP et OR gagné en cas de décès. Cette appellation a été bien trop humiliante pour moi et j'ai préféré continuer en difficulté "old school" que je n'ai pas trouvée si punitive que ça.

Notre personnage peut en effet devenir bien plus résistant une fois qu'on lui a acheté quelques points de vies, de l'équipement, des pouvoirs, des potions et même des vies supplémentaires. Ajouter à cela les capacités que l'on trouve dans les donjons et vous obtenez des mécaniques de progressions très satisfaisantes. Si notre personnage est un peu "simple" au départ, le jeu s'enrichit très souvent et récompense chaque avancée avec de nouveaux jouets.

Hélas, ces bonnes idées apportent également leurs lots de problèmes. Tout d'abord, je trouve l'équilibrage de la difficulté vraiment mauvais. Si notre héros est vêtu d'une armure en sucre au début de l'aventure, il se transforme petit à petit en un véritable tank. Ainsi, on meurt très facilement lors de nos premiers pas dans le jeu et il est très compliqué de progresser durant les premières heures. À l'inverse, dans les derniers donjons il est quasiment impossible de perdre autrement que part un piège tuant instantanément. Les ennemis ne font donc plus vraiment peur et les phases de plateformes deviennent très simples lorsqu'on peut tomber dans les pics sans trop en souffrir.

Les boss sont également décevants... Si leurs designs visuels sont vraiment géniaux, leurs mécaniques en revanche ne sont pas très inspirées et ils poseront très peu de soucis. Une fois ceux-ci vaincus, vous serez téléporté au dernier point de sauvegarde. C'est généreux de la part des développeurs, car retourner en arrière à pied peut s'avérer mortel. Toutefois, ne partez pas trop vite : une capacité spéciale est à récupérer dans chaque donjon et celles-ci sont toutes indispensables pour progresser dans le jeu... Je ne comprends vraiment pas pourquoi on peut accéder au boss sans les obtenir, c'est un type de design assez classique, mais ce n'est jamais le cas ici. Il faut donc plus ou moins terminer chaque donjon 2 fois, ou prendre des risques en tentant l'intégralité de l'exploration d'une seule traite.

Déception supplémentaire, ces nouvelles capacités sont rarement excitantes... À l'inverse d'un cybershadow, les mouvements spéciaux ne viennent pas vraiment modifier le gameplay. À l'exception du super saut, ils sont pratiquement inutilisables en combat et dans les phases de plateformes. Leur unique fonction est donc d'offrir l'accès à de nouvelles zones. On aurrait pu nous donner des clés colorées, ça aurait été exactement la même chose.

Terminons ce tour d'horizon par la plus grosse originalité du jeu : très régulièrement, nous sommes confrontés à des choix qui pourront modifier le déroulement des évènements futurs. Cela rend le monde très vivant et procure une sensation de progression dans notre quête. Le hic, c'est qu'il est fort probable que vous deviez parcourir entièrement le jeu 1 ou 2 fois pour voir les "vrai" fins, car celles-ci ne sont disponibles qu'en ayant pris toutes les décisions adaptées. Étant donné la faiblesse de notre personnage au début du partie tout recommencer ne m'emballe pas vraiment et j'ai préféré lâcher l'affaire après 6 ou 7 heures de jeux... Dommage, parce qu'avec un new game+, j'aurais pu être tenté d'aller jusqu'au bout.

Conclusion

Infernax est un platformer très bien réalisé qui possède beaucoup de bonnes idées même si celles-ci auraient pu être mieux implémentées.

Dommage que sa difficulté soit si mal équilibré, car si le début est horriblement difficile, la fin du jeu est une promenade de santé.

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