Hyper Light Drifter est un jeu d'action aventure issu d'une campagne Kickstarter très réussie. C'était une sortie indé très attendue et j'ai donc voulu voir ce qu'il valait vraiment. J'étais un peu sceptique en regardant les premières vidéos mais après quelques minutes de jeu, j'ai été impressionné par la qualité indéniable de la réalisation. Explications...
Avant de rentrer dans les détails, abordons l'élément le plus choquant au départ : les graphismes. Même si je n'aime pas y accorder trop d'importance, il est indéniable que Hyper Light Drifter est magnifique et je pense que c'est le plus beau jeu en pixel art que j'ai pu voir, tout simplement. Je ne suis pas certain que les captures d'écran lui rendent vraiment hommages mais les décors sont fins, bourrés de détails et très variés. Les animations des personnages et les différents effets en combat sont également très réussis.
Un gameplay nerveux
Ceci étant dit, abordons maintenant le cœur du jeu. Pour décrire simplement Hyper Light Drifter, on peut le comparer sans risque à un Zelda (les versions en 2D) avec des combats plus nerveux. Avant d'acheter le jeu, je redoutais un peu le gameplay car ça n'avait pas l'air d'être vraiment très original ni intéressant. Mes doutes ont été dissipés instantanément une fois le pad en main. Les mouvements sont en effet très simples mais fonctionnent très bien. On dispose d'une attaque à l'épée qui permet d’enchaîner jusqu'à 3 coups ainsi que des armes à distance puissantes mais qui possèdent des munitions limitées. Pour les recharger, il faudra simplement frapper des ennemis avec l'épée, ce qui nous oblige à nous battre au corps à corps et donc de prendre des risques. Les coups sortent bien et on pourra même réaliser quelques "cancels" pour rendre les combats plus fluides et encore plus rapides.
Le dernier élément important et non des moindre c'est la roulade (ou dash). Elle aussi est très classique mais elle a une importance cruciale car éviter les tirs ennemis n'est pas une option dans ce jeu. Les combats sont si bons car ils sont rapides et dangereux. Les ennemis meurent en quelques coups mais c'est valable également pour nous, le moindre dégât encaissé nous rapproche très rapidement de la mort. Tout se joue à la frame prêt et on n'a vraiment jamais le loisir de prendre son temps, il faut attaquer lorsque les ennemis sont vulnérables puis immédiatement se replier pour ne pas se prendre une contre attaque. Le jeu est donc très difficile et il faudra très vite apprendre les "patterns" des monstres pour pouvoir éviter toutes les attaques car une fois qu'ils sont rassemblés en groupe, le combat peut vite très mal finir si on est mal coordonné.
Un monde riche
Hyper Light Drifter est également un jeu très riche pour une production indépendante. On pourra acheter des améliorations pour augmenter nos capacités offensives, défensives ou rendre le dash encore plus puissant. On pourra notamment débloquer l'indispensable "multi-dash" permettant d'en enchaîner plusieurs à la suite en appuyant sur le bouton avec le bon timing. Les déplacements deviennent alors très fun et le speed-run promet d'être un vrai bonheur.
Plusieurs améliorations modifient vraiment la façon de jouer et il est par exemple possible de renvoyer les tirs ennemis avec l'épée ou encore de traverser les projectiles avec un dash bien timé. Malheureusement, touts les achats ne se valent pas et j'ai trouvé les améliorations un peu déséquilibrées dans l'ensemble. Certaines semble indispensables alors que d'autres sont vraiment accessoires.
Pour pouvoir les acheter, il faudra récolter des bonus lâchés par les ennemis ou cachés dans les décors. Les niveaux sont variés et bourrés de secrets en tout genre. Parfois on y trouvera simplement un petit bonus, d'autres fois un morceau de donjon entier. J'ai terminé le jeu sans en avoir trouvé le quart et peut dire que le décors et la caméra font un bon boulot pour cacher des chemins un peu partout. Il y a des murs invisibles, des plateformes cachées des interrupteurs placés presque hors de vue... Il faut donc être observateur et repérer les moindre indice pour comprendre le jeu et découvrir tous les passages secrets.
Un univers intriguant
Le monde que l'on pourra parcourir est à l'image des graphismes : magnifique, plein de détails et surtout très varié. On traverse des décors allant de l'installation futuriste bourrées de technologies au campements primitifs installé prêt d'un temple. Les lieux parcourus sont mystérieux : pratiquement toujours en ruines, rempli par la mort et presque à l'abandon. Je ne peux pas m'empêcher de penser à des inspirations comme "le château dans le ciel" ou Nausicaa par exemple en visitant certains niveaux. Ils donnent envie d'en savoir plus et de comprendre ce qui a bien pu arriver à ce monde pour qu'il devienne aussi désolé.
Il faut savoir que le jeu est proposé uniquement en anglais, ce qui n'a absolument aucune importance. En effet, l'histoire ne comporte pas un seul mot et est racontée uniquement grâce aux images. Le peu de texte que l'on pourra voir est composé de lettres inventées de toutes pièces et donc incompréhensibles (à moins que... ^^). Lorsqu'un personnage nous parle, il s'exprime uniquement grâce à des petites scénettes dessinée. C'est rarement très clair et il faudra donc tenter de comprendre ce que l'on nous demande au fur et à mesure de notre progression.
Les décors sont eux aussi bourrés d'indices pouvant expliquer ce qui a bien pu se passer. On pourra d'ailleurs leur reprocher une trop grande richesse car ils rendent parfois les déplacements difficiles. On ne sait pas toujours si ce qu'on regarde est une plateforme ou si on va tomber dans le vide avant de sauter dessus. A part ce problème, le design est impeccable et tout est bien pensé. Les niveaux sont vastes et le monde très ouvert, mais malgré ça je n'ai jamais cherché mon chemin trop longtemps. La carte est comme tout le reste, un peu obscure mais elle fait l'affaire et elle m'a permis de terminer le jeu malgré tout. On ne passera donc pas trop longtemps à errer au hasard et des téléporteurs placés un peu partout permettent de se rendre d'un bout à l'autre du monde instantanément.
Le points qui fâchent
Il faut maintenant aborder comme il se doit les points négatifs. Tout d'abord les musiques... Qui a lancé cette pierre ? Les musique disait-je, elles sont très réussies et je vous encourage à écouter quelques morceaux pour vous faire une idée. Cependant, elles sont aussi toujours très calmes et monotones. Au début, lorsque l'on commence l'exploration de ces magnifiques décors en ruine, c'est parfait. Mais quand on arrive dans des passages bien difficiles et bourrées d'action comme les arènes ou les boss, la musique ne change pas vraiment et ne colle donc pas du tout à l'action. Sur un boss qui m'a posé de gros soucis, j'ai failli devenir fou : j'ai du supporter des dizaines de morts toutes accompagnées par cette musique si lente et répétitive. Il faudra attendre la fin du jeu, notamment la zone sud et dernier boss pour commencer à entendre des thèmes avec un rythme un peu plus intense.
Bien plus grave : le jeu tourne à 30 images par secondes... Je n'en croyais pas mes yeux au début, je pensais que c'était juste pour les cinématiques mais non, tout le jeu sera à 30 fps ! C'est assez incompréhensible pour un jeu aussi rapide, qui propose des combats qui se jouent à la frame prêt. J'ai lu que certains journalistes ont attribué ça à l'utilisation du moteur Game Maker mais ce n'est pas une excuse, d'autres jeux fait avec ce moteur comme Hotline Miami ou Risk of Rain tournent à 60 images par secondes. En tout cas, ce n'est pas catastrophique non plus et le jeu est un vrai bonheur à manier. Mais je ne peux pas m'empêcher de rêver à ce que ça aurait pu être si tout avec été plus fluide, on aurait pu éviter les attaques ennemies de façon beaucoup plus précise.
EDIT : Ce point est maintenant corrigé ! Merci aux développeurs pour ça : http://steamcommunity.com/games/257850/announcements/detail/580226743110138539
C'est malheureusement la seule chose qui m’empêcherait de vous conseiller ce jeu. En dehors de ça, si vous n'avez pas peur de la difficulté, il n'y a pas à hésiter car Hyper Light Drifter est une merveille. La durée de vie est de 6 ou 7 heures pour arriver au boss de fin. Doublez ce chiffre si vous comptez le terminer à 100% et rajouter 4 ou 5 heures si vous comptez jouer en new game+. Personnellement j'ai déjà dépassé la vingtaine d'heures et je compte bien faire quelques tentatives de speed-run car le jeu est bien trop fun et je suis loin d'en être rassasié.
Conclusion
Hyper Light Drifter brille par ses combats rapides et efficaces ainsi que par ses dashs particulièrement jouissifs à utiliser. Visuellement, c'est un vrai bonheur et les graphismes possèdent une réelle identité instantanément reconnaissable.
L'univers est passionnant et j'ai hâte de voir la communauté déchiffrer tous les secrets ainsi que de suivre l’évolution des speed runs pour voir ce que le jeu va pouvoir devenir.
Merci, tu ma carrément donner envie d'y jouer ! J'avais adoré Hotline Miami et je pense que je vais y trouver le même plaisir de jeu ^^
Oui, bonne remarque, ça ressemble un peu. En tout cas c'est à peu près le même niveau de difficulté (peut être un peu plus facile) que Hotline Miami.
Bel article et très bon jeu. J'ai craqué. En revanche, c'est un véritable mystère ce jeu. Aucune indication, aucune explication...c'est super ça change des jeux ultra balisés. Un ptit bijoux à ne pas mettre entre toutes les mains tout de même.
Excellente nouvelle !
Les développeurs ont écouté les joueurs et ont bossé dur pour convertir le jeu en 60 images par seconde ! Le principal défaut du jeu est donc maintenant gommé :)
Il y a également un mode boss rush avec un chronomètre, ce qui est très appréciable.
http://steamcommunity.com/games/257850/announcements/detail/580226743110138539