médaille silver
21 juin 2019

Hollow Knight

Voila bien longtemps que j'avais promis d'écrire sur Hollow Knight... J'ai en effet terminé le jeu en 2017 mais je n'avais pas réussi à faire de même pour cet article. Toutefois, je m'étais promis que Skritz.com ne devrait pas rester sans cet article et je tenais à m'y remettre !

J'ai donc profité de quelques jours de congés pour me replonger dans l'univers de Hollow Knight et, à ma grande surprise, j'y ai pris encore plus de plaisir que la première fois. J'avais oublié suffisamment de choses pour retrouver le gout de l'exploration et le gameplay n'a pas pris une ride.

Faisons connaissance avec le jeu

Hollow Knight est un jeu de plateformes en 2D de type metroidvania. Il n'est pas linéaire et nous sommes donc invités à explorer à notre convenance en espérant trouver des objets et des pouvoirs intéressants afin d'atteindre de nouvelles zones.

Que ce soit du point de vue du gameplay, des pouvoirs ou de la progression, Hollow Knight n'invente rien de très original. On sera donc très rapidement en terrain familier et l'équipe responsable de ce jeu a préféré s'inspirer de ce qui existe de meilleur dans le genre pour nous proposer un mélange parfaitement réalisé.

Vous pourrez vous faire un avis grâce aux captures d'écran mais pour ma part, je trouve que les graphismes sont magnifiques et que l'univers possède beaucoup de personnalité. Hollow Knight nous amène à nous promener dans un monde peuplé d'insectes qui réussit à être à la fois mignon tout en étant très inquiétant. On croise ainsi un nombre conséquent de ruines, de cadavres et de cavernes déconseillées à ceux qui craignent les créatures grouillantes. :)

Toutefois, le jeu ne manque pas d'humour pour autant et les dialogues sont souvent assez légers. Notre personnage est d'ailleurs assez adorable et semble plutôt enjoué alors qu'il s'avère être une petite machine à tuer. On se demande bien souvent si il est là pour faire le bien ou si on est entrain d'apporter encore plus de désolation.

L'histoire est en effet assez obscure et même en ayant terminé le jeu plusieurs fois, j'ai du aller fouiller dans les forums pour comprendre ce qui se passait réellement. Il existe d'ailleurs plusieurs fins et déclencher la "vrai" est un challenge particulièrement coriace.

Tout cela est accompagné par une musique superbe qui est parfois calme, d'autres fois mélancolique et souvent intenses pendant les combats. Elle gagne d'ailleurs en intensité au fur et à mesure de notre progression dans le jeu pour être carrément épique lors des boss finaux. A l'instar d'un film ou d'une série, certains personnages possèdent un thème décliné dans plusieurs versions et que l'on retrouve dans les lieux qui leur sont associés... Un indice de plus qui montre le perfectionnisme dont a fait preuve l'équipe !

L'exploration

Le monde est beau mais il est aussi très intriguant et je pense que la grande force du jeu réside dans l’intérêt que procure l'exploration. Contrairement à beaucoup de metroidvanias, on ne fait pas que traverser des niveaux, on est amené à s'intéresser à ce qui s'y passe et même à s'y promener.

Plus concrètement, le système de cartes est très malin et il parvient à être utile sans rendre la navigation triviale. En effet, lorsque l'on arrive dans une nouvelle zone, on n'a pas immédiatement accès à la carte, il faut tout d'abord l'acheter auprès d'un personnage caché dans cette zone. Une fois celle-ci en notre possession, elle ne sera pas immédiatement complète et il faudra se rendre dans les zones manquantes pour les dévoiler. Le trajet découvert ne se trace pas au fur et à mesure, il faut d'abord s’asseoir dans une zone de repos pour que la carte se mette à jour...

Ca ne parait pas très différent des autres jeux, mais ce système contribue grandement au plaisir d'explorer. L'arrivée dans une nouvelle zone signifie en effet de replonger dans l'inconnu et de redevenir complètement aveugle, sans points de repères. Le jeu reste donc excitant et procure une sensation de danger lorsqu'on le découvre tout en nous offrant des outils pour nous y repérer dans un second temps.

Mais l'exploration ne serait pas si intéressante si le monde était vide et ennuyeux. Heureusement, c'est tout l'inverse dans Hollow Knight. Je l'ai déjà dit mais les graphismes sont superbes et le simple fait de trouver un bâtiment ou un nouveau personnage est une récompense en soit. De plus, le soucis du détail apporté est hallucinant et le moindre secret est mis en scène avec soin.

Parfois, on trouve un lieu magnifique qui sert juste pour récupérer un charme que l'on n'utilisera jamais. D'autres fois, on pourra trouver la tombe d'un personnage inconnu mais qui repose dans un endroit qui semble spécial de part sa mise en scène. Chaque lieu et chaque personnage semblent ainsi avoir une histoire et le jeu est rempli de petites découvertes qui rendent l'univers très riche.

Une fois que l’on a bien progressé, on débloque de nombreux raccourcis et des moyens de transports. Le monde est vraiment très bien conçu et il est possible d'accéder à presque toutes les zones de plusieurs façons. Je me suis d'ailleurs rendu compte que j'avais pris des chemins très différents lors de mes différentes parties !

Tous ces chemins permettent également de se déplacer n'importe ou dans le monde en quelques minutes. On ne peut jamais se rendre "gratuitement" à un endroit, il faudra toujours marcher un peu et lutter contre quelques ennemis mais les routes disponibles sont très nombreuses et j'ai trouvé le dosage plutôt bien équilibré de ce côté la.

Le système de combat

Le deuxième gros morceau du jeu concerne les combats et là encore, le dosage est vraiment réussi.

Le système de déplacement est très simple et on est loin d’une maniabilité complexe comme on peut en avoir dans Guacamelee par exemple. Hollow Knight propose des mouvements très basiques mais finement calibrés pour être très agréables à utiliser. Il n'y pas d'esquive ni de parade (même si une mécanique de "clash" existe), il faut simplement éviter les attaques en utilisant au mieux nos moyens de déplacements.

Les contrôles sont très fluides et notre personnage répond immédiatement aux commandes : il n’y a aucun délai et pas d’inertie lorsque l’on change de direction. Cela peut être un peu perturbant au départ, notamment pour les sauts mais cela permet d’avoir un contrôle parfait et de pouvoir esquiver les attaques de façon précise. Au départ, notre petit chevalier est un peu limité dans ses déplacements mais on peut rapidement découvrir un dash, un double saut, un wall jump… Du très classique mais ces mouvements sont aussi utiles pour se déplacer que pour combattre.

Concernant l'attaque, le système est tout aussi simple et on dispose uniquement de l’attaque de base, un coup d’épée qu’il est possible d’effectuer dans 4 directions différentes. On peut enchaîner les attaques très vite, mais pas suffisamment pour être invincible et il ne faut pas "spammer". Même si le jeu est en 2D, on a donc bien la sensation de devoir viser car les hitbox sont très précises et il faut bien s'appliquer pour choisir le timing et la direction des attaques.

L'attaque vers le bas est un peu particulière et mérite plusieurs paragraphe à elle toute seule tellement elle est réussie. Celle-ci permet en effet d’effectuer un « pogo » comme on peut en trouver dans Hollow Knight par exemple. Ce n’est pas gratuit : on ne peut pas simplement maintenir une direction et il faut frapper au moment précis où l’on va toucher notre cible. En récompense, cela permet de rebondir sur les ennemis ou sur les pièges.

Cette attaque est donc très utile et offre des possibilités de déplacements énormes lorsque l’on se rend compte que l’on peut l’utiliser pour passer certains pics ou profiter de la présence de monstres pour sauter plus haut. De plus, chaque pogo réussi nous permet d'utiliser à nouveau un dash ou un double-saut. Les combats vers la fin du jeu deviennent donc particulièrement aériens et jouissifs lorsqu'on parvient à se battre sans toucher le sol pendant plusieurs dizaines de secondes.

Un défaut tout de même : la portée des attaques est particulièrement faible et il n'est donc pas rare de se faire toucher parce qu'on a raté une attaque ou un pogo à quelques pixels prêts, ce qui peut être assez punitif. Il faudra beaucoup d'entrainement pour être à l'aise et même après des dizaines d'heures de jeux, il restera toujours une très grosse marge de progression possible.

La magie

Pour pimenter un peu de gameplay, on dispose aussi de plusieurs pouvoirs. Ce système est particulièrement réussi lui aussi car la magie est puissante mais n'est pas gratuite. On dispose en effet d'une sorte de barre de mana et le moyen principal d'en récupérer est de réussir des attaques avec notre épée. On est donc forcé de combattre au corps à corps même en choisissant de se tourner vers la magie et récupérer du mana demande une certaine prise de risque.

Les sorts offensifs sont puissants mais il est également possible d'utiliser notre mana pour récupérer des points de vies. Il faudra donc choisir entre infliger plus de dégâts facilement ou conserver nos ressources pour la survie.

Le soin est très bien fichu car il est presque impossible à utiliser en combat. En effet, récupérer des points de vies demande un temps de canalisation et laisse notre personnage complètement vulnérable durant ce laps de temps. En affrontant un boss, il sera donc difficile de se soigner car les ennemis ne nous laissant que très peu de répit. Ceci-dit, ça ne sera pas impossible et avec un peu d'observation, on peut souvent trouver des fenêtres permettant d'y parvenir.

En revanche, les phases d'exploration présentent un challenge différent. Se soigner est plus facile car le rythme est plus lent mais on sera souvent limité par le mana. Cela confère donc un côté survie au jeu, particulièrement lorsque nous sommes perdus.

Les sorts offensifs quant à eux sont assez simples mais plutôt efficaces. Etant donné la portée très limitée de notre arme, pouvoir combattre à distance est vraiment très puissant dans ce jeu. Ces pouvoirs sont bien cachés et ont également pour utilité de débloquer l'accès à de nouvelles zones, à l'instar de Guacamelee.

Dernier élément notable : les charmes. Ces derniers sont cachés un peu partout et offrent des bonus assez variés. Certains charmes rendent le soin plus faciles, d'autres augmentent les dégâts des armes au corps à corps, modifient le comportement des sorts ou viennent ajouter des compagnons qui combattent pour nous. Lorsqu'on commence à en posséder suffisamment, cela devient vraiment très intéressant car on peut réellement personnaliser notre gameplay en fonction du style de jeu que l'on souhaite. Il existe également des combos à découvrir et certains charmes ont des effets cachés lorsqu'ils sont combinés avec d'autres.

Une très grande richesse

Ce qui m'amène à la dernière qualité de jeu... Comme cet article, Hollow Knight est incroyablement long. A vrai dire, la première fois que je l'ai terminé, je pensais en avoir fait presque le tour et j'étais déjà bien satisfait pour un metroidvania en 2D et à ce prix. Mais en avançant pour découvrir la vrai fin, j'ai été impressionné par le nombre de zones que j'avais raté.

J'ai encore du mal à comprendre comment une équipe de 3 personnes a pu pondre un jeu aussi vaste tout en gardant une telle qualité de réalisation de bout en bout. Vous pourrez ainsi passer une bonne trentaine d'heures pour explorer le jeu. Un peu moins si vous  vous contentez du minimum et beaucoup plus si vous comptez tout terminer et découvrir tous les secrets.

J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises des lieux cachés mais il y en a beaucoup. La plupart permettent de découvrir des nouveaux pouvoirs ou de nouveaux charmes mais on pourra également trouver de l'argent ou augmenter la quantité de points de vies que l'on possède, ses dégâts ainsi que la taille de la barre de mana. D'autres sont là uniquement pour ajouter de la personnalité au jeu ou découvrir des PNJ qui offriront pour certains des petites quêtes.

Et comme si ça ne suffisait pas, l'équipe responsable du jeu a sorti pas moins de 4 DLC gratuits venus chacun rajouter leurs lots de boss et des quêtes supplémentaires. L'ultime DLC a même rajouté un mode "boss" rush très intense et une fin supplémentaire qui sera réservée uniquement aux plus doués des joueurs.

Bref, je pense que vous l'avez compris : j'aime ce jeu et je pourrais en parler pendant des heures. Une suite est prévue pour l'année 2019, "Hollow Knight: Silksong". J'espère qu'il sera à la hauteur de son aîné et je ne manquerai pas de vous partager mon avis dès que possible !

Conclusion

Un metroidvania fabuleux et sans hésitation l'un de mes jeux préférés :
- Des combats précis et intenses
- Une carte immense et disposant de nombreux embranchements
- Un univers riche avec une réalisation fabuleuse

1 commentaires pour “Hollow Knight

  1. H
    hixeN` dit :

    Un jeu tout simplement grandiose, comme tu l’as très bien souligné tout au long de ton test, Hollow Knight n’invente presque rien, en revanche, tout ce qu’il fait, il le fait parfaitement !

    Du level design, en passant par la direction artistique, la bande son, le gameplay … Il est sincèrement très difficile de lui reprocher quelque chose … Il y en a pour tous les goûts.

    Un excellent MetroidVania, qui tient surtout sa force du fait qu’il nous invite à l’exploration d’une main de maître, avec une histoire cryptique à souhait mais tellement riche et intéressante.

    C’est un jeu qui restera gravé dans ma mémoire tant il m’a émerveillé !

    Je me permets de te citer :
    "Bref, je pense que vous l'avez compris : j'aime ce jeu et je pourrais en parler pendant des heures" ^^

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