À première vue, Northern Journey pourrait ressembler à l'un de ces FPS à l'ancienne qui foisonnent depuis quelques années. Je vous rassure tout de suite, il n'en est rien, Northern Journey fait les choses à sa manière. Est-ce l'un de ces joyaux cachés que j'adore partager sur ce blog, à l'instar de Mundaun par exemple ? Et bien oui, sans aucun doute, avec une grosse série de "mais" derrière…

Northern Journey est un mélange d'aventure d'action à la première personne dans un univers sauvage et fantastique. La partie exploration est la plus prononcée, mais les combats ne sont pas rares et sont très particuliers. On se bat principalement grâce à des armes de jet, comme une fronde, un arc ou diverses arbalètes. Il faut anticiper la trajectoire des tirs, le rechargement est parfois long et on se rapproche donc plus des sensations d'un survival horror que de la frénésie d'un Doom.

La plupart des ennemis rencontrés sont des araignées, des moustiques, des millepattes, des tiques et encore des araignées. Ils sont horribles, ils pullulent et se déplacent très rapidement. Si comme moi vous trouvez les insectes dégoutants, vous allez souffrir et cela va contribuer Northern Journey à être un jeu terrifiant !

Mais si vous êtes sujet au vertige, méfiez-vous également ! On se promène bien souvent à côté du vide ou sur des ponts qui nous laissent admirer des décors vastes, spectaculaires et variés qui rappellent parfois les environnements de From Software. La verticalité est très bien exploitée et la distance de vue nous permet de découvrir à quel point la carte est grande pour une si petite production. D'ailleurs, la quantité de contenu proposée m'a vraiment surpris. Il m'a fallu une bonne dizaine d'heures pour en terminer et on ne reste pas très longtemps dans une même zone.

Malheureusement, je ne vais pas attribuer un tag "coup de coeur" à ce jeu, car trop de moments m'ont frustré. Les boss sont en général une plaie et ne fonctionnent tout simplement pas. Les derniers niveaux se composent d'une série de combats horripilants et j'étais content d'en avoir fini, un peu épuisé. Je suis donc resté sur une assez mauvaise impression au lieu d'atteindre une conclusion satisfaisante à tout ce fouillis.

C'est dommage, car le système d'armes et de munitions n'est pas déplaisant, mais il est mal adapté aux ennemis bien trop rapides que l'on doit affronter par moments. Ces combats sont à leur avantage lorsqu'on progresse de façon lente et méthodique, guettant le moindre arbre et la moindre feuille pour trouver un insecte embusqué avant qu'il nous attaque. Cependant, la plupart des arènes sont remplies avec des potions de soin tous les 3 mètres pour compenser les dégâts impossibles à éviter. Je ne comprends vraiment pas l'intérêt de proposer ça et je suis déçu que les boss ne fassent pas preuve d'autant d'inventivité que le reste des mécaniques.

Apparemment, le jeu a été développé par une seule personne, et on ne peut que le constater lorsqu'on le parcourt. L'approche utilisée dans le gamedesign est pour le moins originale et on est loin des boucles de gameplay bien huilées, mais sans âme des jeux AAA. Ici, on a affaire à de l'artisanal pur et dur. Il suffit de voir ce système de dialogue pour s'en convaincre : lorsqu'on discute avec un personnage, il n'y a pas d’interaction. Une grosse boite de texte apparait, contenant globalement les questions et les réponses. On ne sait pas si on doit en rire ou s'attendrir devant autant de simplicité. Et à un autre moment, on se retrouve aux commandes d'un deltaplane, devant gérer notre altitude et descendre en piqué pour reprendre de la vitesse. Tout ça pour une séquence qui dure 10 minutes et qui ne sera jamais réutilisée ailleurs.

C'est vraiment le gros paradoxe et le charme d'un jeu comme Northern Journey. Certains aspects font tellement amateur que ça en est embarrassant. D'autres fois, on a des idées ambitieuses que l'on n’aurait jamais cru possibles dans ce jeu et qui pourtant fonctionnent.